mardi 12 mars 2013

Le diable de Tasmanie

Pour cette première fiche sur la faune australienne, partons un petit peu au large, en Tasmanie, pour découvrir un animal étrange et méconnu : le diable de Tasmanie...

Le diable de Tasmanie, ou sarcophile, est un marsupial vivant exclusivement sur l'île de Tasmanie, au sud de l'Australie. On le reconnait à sa fourrure noire, son odeur forte et son cri effrayant et stressant qui lui a valu son nom.

Carte d’identité


Habitat

Le diable de Tasmanie ne se trouve que sur cette île. Il est assez répandu, y compris aux abords des zones urbaines. Il chasse la nuit, passant la journée caché dans la forêt. Le diable de Tasmanie mène une vie solitaire, mais son territoire (de 8 à 20 km²) peut en chevaucher d'autres. 

Apparence

Sa taille est comparable à celle d'un chien (62 cm pour les mâles, 57 cm pour les femelles), mais il est plus trapu et épais. Son poids se situe aux alentours de 8 kg pour le mâle et 6 kg pour la femelle. Toute sa graisse est située dans sa queue, ce qui explique sa taille. Il est, depuis la disparition (supposée) du tigre de Tasmanie en 1936, le plus grand marsupial carnivore australien.

Alimentation

Sa proie favorite est le wombat, un autre marsupial australien, mais il lui arrive également de capturer un petit wallaby, un mouton, et divers oiseaux, poissons, insectes, grenouilles et reptiles. Fait assez rare, le diable de Tasmanie mange, en plus de la chair et des organes internes, la peau, la fourrure et les os. Le repas est l'un des rares moments où les diables se retrouvent (jusqu'à 12 individus sur une carcasse). Les affrontements sont alors fréquents, et sont alors bruyants et physiques.

Reproduction

Une femelle peut s'accoupler avec plusieurs mâles lors de la période de reproduction, généralement en mars. La gestation dure 31 jours, pour une portée de 20 à 30 individus, pesant environ 0,20 grammes. Mais après rejoint la poche ventrale, seuls 3 à 4 petits réussissent à survivre, du fait du faible nombre de mamelons. Ils quitteront la poche au bout de 150 jours, ils pèseront alors 200 grammes.

Comportement

Lorsqu'il chasse, le diable de Tasmanie peut courir jusqu'à 13km/h sur de courtes distances, et produire une odeur forte, comparable à celle d'une mouffette. Son odorat et son ouïe sont excellents, mais il voit en noir et blanc. Il a, proportionnellement à sa taille, les mâchoires les plus puissantes pour un mammifère. Son espérance de vie est en moyenne de 6 ans, mais ce peut être plus en captivité.

Menaces

Autrefois très répandu, le diable de Tasmanie est depuis plusieurs années une espèce menacée. Il y aurait entre 20 000 et 75 000 individus sur l'île. Mais environ 1 à 2 % de l'espèce meure chaque année écrasée sur les routes de Tasmanie, où 100 000 animaux de toutes les espèces sont tués tous les ans. De plus, après la chasse intensive dont il a été victime pendant plus d'un siècle, une terrible maladie décime l'espèce depuis les années 1990.

Statut de conservation UICN du diable de Tasmanie
En effet, en 1996, les autorités australiennes ont découvert qu'un cancer de la face (DFTD, Devil Facial Tumour, Disease) dévastait la population de ce marsupial. Le cancer est transmissible par morsure, ce qui arrive fréquemment lors d'affrontement, notamment au moment des repas. L'individu meure entre 3 et 8 mois après la contamination. Depuis 1996, 91% de la population de diables a été éliminée à cause de la maladie.
Mais ce n'est pas le seul problème. L'introduction de renards roux pour éradiquer les lapins (eux-aussi introduits par l'homme) s'est transformée en invasion de renards, perturbant les diables de Tasmanie.
Si le gouvernement australien et des ONG n'étaient pas intervenus, la population aurait été totalement décimée d'ici quelques années.

Protection

Pour lutter contre la baisse du nombre d'individus, le gouvernement australien a mis plusieurs mesures en place.

Tout d'abord, en 2005, des spécimens sains ont été transférés sur le "continent" australien, pour finir peut-être clonés. En effet, le recours au clonage pour sauver des espèces devient de plus en plus fréquent. Récemment, c'est le Brésil qui émettait l'idée de cloner des espèces en danger, dont le jaguar et le loup à crinière par exemple.

Il y a quelques jours, le ministre de l'environnement de la Tasmanie, Biran Wightman, indiquait que 14 marsupiaux sélectionnés au sein de divers programmes de conservation allaient être relâchés sur la petite île Maria, au large de la Tasmanie. En effet, pour éviter la transmission du cancer, ces 14 diables "sains" vont être remis en liberté sur cette île sans voiture ni habitant permanent (exceptés les gardes forestiers) ne voit passer que quelques touristes. Brian Wightman ajoutait : "cela renforcera la population de réserve pour des diables sains, aidera à conserver les caractéristiques d'animaux vivant en liberté et fournira un pool génétique pour de futures réintroductions".

Malgré tout, si la tendance à la baisse du nombre d'individus se confirme, la population de diables de Tasmanie aurait totalement disparu d'ici quelques années. Mais de nombreux plans de protection ont été mis en place, et le gouvernement fédéral australien, aidé par les autorités de l'île, mettent tout les moyens possibles en oeuvre pour sauver l'espèce. Espérons que les mesures de protection suffisent à sauver cette espèce unique en son genre qui est l'emblème de toute une île.

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